Les chamois de la Wormspel

Publié le par Bertrand

Wormspel 17

Dimanche 29 août, il flotte comme une atmosphère de fin de vacances. La météo nous est plutôt favorable, mais la température est un peu fraîche sur le parking du Gaschney.

Nous sommes 13 au départ, pour cette balade mythique de la Wormspel. Gageons que ce chiffre nous portera bonheur et que chacun de nous reviendra sain et sauf.

Après une séance d’échauffement, nous nous lançons sur le chemin du Mohrenloch en suivant le rectangle bleu. Nous traversons une forêt de sapins, suivons un sentier en pente douce ; la journée démarre gentiment. Nous abordons à présent une clairière parsemée de fougères et d’herbes hautes que borde un joli chemin forestier. Nous l’empruntons et cheminons en sous-bois jusqu’au lac du Schiessrothried qui, au détour d’une épingle à cheveux se dévoile majestueux. Ses eaux sombres reflètent la végétation environnante. Nos regards se focalisent sur la ligne de crête surplombant le lac, 400 mètres plus haut. La difficulté du jour s’annonce inéluctable : il va falloir escalader cette côte impressionnante. Une dernière injection vitaminée, une rasade de fraîcheur et c’est parti !

Les discussions se font plus rares, le souffle vient à manquer parfois, mais l’ascension progresse régulièrement. Nous passons à proximité des Spitzkoepfe et longeons le ruisseau dont le doux chant encourage nos efforts et réveille nos sens. Enfin la pause, sur un replat formé par un petit pont de pierres enjambant l’eau vive. On s’éponge, on se restaure, on se rafraîchit quand soudain Jean-Paul nous interpelle : « chamois sur le versant opposé ! ». Le spectacle vaut bien un arrêt prolongé. Nous admirons attendris, les déambulations d’une famille au grand complet, franchissant un pierrier, broutant quelques feuillages appétissants avant de nous quitter et de disparaître à nos yeux éblouis. Nous mesurons tous la chance qui nous a été donnée de faire cette rencontre. Elle résonne comme une ultime récompense à nos randonnées montagnardes, parfois éprouvantes.

Le dernier raidillon est avalé sans coup férir, nous voici au sommet ! C’est avec une pointe de fierté que nous jetons un regard étonné derrière nous, à ce lac, tout petit, en contre bas. Il nous a fallu une heure pour escalader les pentes raides de la Wormspel. Il reste encore à poursuivre jusqu’au sommet du Hohneck pour atteindre l’auberge tant espérée. Nous partageons les derniers mètres avec les athlètes de la course des crêtes vosgiennes, certes plus rapides … mais beaucoup plus légers que nous.

La chaude ambiance de l’auberge nous enveloppe et l’omette au lard ne faillit pas à sa réputation.

Nous entamons, après une petite heure de pause repas, la descente vers le Gaschney en passant par Schaefferthal et la ferme du Schiessroth. Nous ne pouvons nous empêcher de nous y arrêter pour déguster la fameuse tarte aux myrtilles. Il faut dire que l’opération était mûrement réfléchie, car nous avions fait, à dessein, l’impasse sur le dessert lors du repas au Hohneck.

La dernière descente nous conduit à travers les pistes de ski, par l’auberge de Schallern et sa ménagerie, jusqu’à nos véhicules. Il est 16h30, le soleil ne nous a pas fait défaut, mais à présent le ciel se couvre, les cumulo-nimbus menacent. Il est temps de nous séparer, la grisaille de la plaine nous rappelle à la dure réalité du quotidien. Patience ! Nous nous retrouverons très bientôt pour revivre l’ivresse des sommets.

 

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